Rencontres, rituels et rires au cœur du monde Bahnar à Kon Klor

Au cœur des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam, à quelques minutes à peine du centre-ville de Kon Tum, se niche un lieu qui semble résister au temps, tout en s’ouvrant lentement au monde moderne : le village de Kon Klor. C’est ici, dans ce village Bahnar, que nous avons passé une journée inoubliable, faite de rencontres spontanées, d’éclats de rires d’enfants, de rituels anciens et d’un pont suspendu haut en couleur. 

Carnet de repérage – Témoignages et images authentiques issus du voyage d’exploration de l’équipe marketing de Far East Tour à travers 7 provinces du Centre du Vietnam, réalisé en juin–juillet 2025.

Premiers pas dans le village de Kon Klor 

En franchissant la porte imaginaire du village Bahnar de Kon Klor, nous sommes tout de suite accueillis par une scène qui nous fait sourire : un groupe d’enfants, couverts de poussière, jouent à fabriquer des fusils en bois à partir de branches trouvées sur le sol. Leurs éclats de rire raisonnent entre les maisons à la fois traditionnelles et modernes, mêlant bois sombre et briques rouges. Cette cohabitation de matériaux traduit bien le balancement entre passé et présent qui caractérise le village. 

kon klor enfantles enfants au village de kon klorjeu des enfants à kon klor

Nous nous laissons porter par la douce animation du lieu. Ici, pas de voitures ni de klaxons. Seulement les sons du quotidien : un coq qui chante, une casserole qui tinte, des voix qui appellent d’une maison à l’autre. 

Le cœur du village : la maison rông 

Le centre de vie du village, c’est bien sûr la maison rông, l’imposante maison communautaire Bahnar. Son toit en forme de lames de hache s’élève vers le ciel comme un totem, symbole de force, de prospérité et d’unité du peuple. 

maison rong à konklorescalier en bois

Nous grimpons doucement l’escalier taillé dans un tronc unique, et pénétrons par une petite porte en bois. À l’intérieur, l’odeur du bois, du rotin, du chaume nous enveloppe. Le sol, fait de planches espacées, permet à l’air de circuler et aux habitants de partager leur nourriture avec les animaux en dessous. Au mur, nous remarquons des objets de cérémonie : kẻng, sorte de cloche utilisée pour rassembler le village ; mâchoires de buffles ou de bœufs, suspendues comme trophées, souvenirs des sacrifices rituels faits aux divinités lors de la fête de la moisson ou des cérémonies "cúng giàng". 

à l'interieur du maison rong
maison rong decorationmaison rong petit porte

Une vieille femme nous raconte que les célibataires venaient ici autrefois pour se courtiser. Aujourd’hui encore, les jeunes du village y organisent parfois des veillées musicales. 

Artisanat et traditions tissées à la main 

En poursuivant notre marche, nous croisons plusieurs femmes âgées installées sous l’ombre d’un auvent, les doigts agiles glissant sur leurs métiers à tisser. Elles fabriquent à la main des écharpes, des sarongs, des vêtements aux motifs traditionnels. L’une d’elles nous explique, en vietnamien mâtiné de mots Bahnar, qu’aujourd’hui les jeunes ne tissent plus, ou très rarement. On achète les fils au marché, les métiers sont plus modernes, plus faciles à manier, mais le geste reste fidèle à la tradition. 
kon klor artisanatkon klor brocartkon klor produit en main

Ce savoir-faire est leur fierté, mais aussi leur survie. Les touristes curieux achètent parfois leurs créations, permettant ainsi de faire vivre ces femmes tisserandes, véritables gardiennes de la mémoire du village. 

Rượu cần, bambous et măng épicé 

Plus loin, une scène conviviale nous attire : un groupe d’hommes et de femmes, une vingtaine de personnes, partagent un repas à même le sol. Canards rôtis, porc mijoté au măng (bambou), et bien sûr… les fameuses jarres de rượu cần, le vin de riz fermenté que l’on boit à la paille en bambou. 

dejeuner chez habitantkon klor cuisine

Ils nous invitent aussitôt à nous asseoir. L’hospitalité est ici naturelle, sincère. On nous explique les règles : chaque homme offre une gorgée à son voisin, et il est impoli de refuser une gorgée. Un homme souriant nous montre comment faire. On rit, on tousse un peu, le vin est fort et sucré. Une femme nous confie que seuls les jeunes à partir de 17-18 ans peuvent boire, mais qu’ensuite, ils peuvent en boire plusieurs litres par jour sans vaciller. 

kon klor habitantfemme bahnar

Nous restons là plus d’une heure à parler de cuisine, de traditions, d’amour même. Lorsqu’on leur demande comment ils cuisinent leurs plats, une femme nous répond en riant : 

"Chez nous, on met tout dans le pot, on sale, on fait cuire, et voilà. Pas besoin de faire compliqué." 
une femme bahnar à kon klor

Ce moment restera l’un des plus authentiques de notre séjour. Un repas partagé, une langue différente, et pourtant une proximité humaine profonde. 

Femmes, enfants et rites 

Avant de quitter le village, nous croisons plusieurs jeunes mères portant leur bébé dans une grande écharpe en tissu nouée autour du corps. Les bébés, de quelques semaines à peine, dorment paisiblement. 
femme avec bebe bahnarbebe bahnar kon klorkon klor femme avec bebe

Nous apprenons que le mariage précoce est encore très fréquent dans cette région. Il n’est pas rare qu’une famille ait 7 ou 8 enfants. Avec l’introduction du catholicisme, les familles doivent souvent payer une somme importante pour le baptême, ce qui en empêche certains de faire baptiser leurs enfants. 

Un contraste saisissant entre la foi, la modernité, et la réalité économique. 

Le pont suspendu de Kon Klor 

En quittant le village, nous marchons vers le pont suspendu de Kon Klor, un véritable symbole de Kon Tum. Construit entre 1993 et 1994, il relie les deux rives de la rivière Dak Bla, serpentant entre champs de mûriers, collines et cocotiers. 

pont kon klor
pont kon klor
kon klor pont

Le pont treo Kon Klor, comme on l’appelle ici, mesure près de 300 mètres de long. Récemment repeint en rouge, jaune et blanc, il attire les curieux venus pour faire une photo de “check-in” sur les réseaux sociaux. C’est un pont à haubans solide, fait de câbles d’acier, qui facilite la circulation des villageois à moto ou à pied. 

Au moment de notre passage, un mariage battait son plein à côté du pont. Tente de réception, musiques modernes, tenues élégantes : tout semblait sortir d’un mariage citadin… sauf qu’on parlait Bahnar, en riant, en dansant, entre deux airs techno. La culture moderne fusionne avec les traditions, mais la langue reste le fil conducteur de l’identité du peuple. 

Une dernière image 

Sur le chemin du retour, nous croisons un homme en moto, ramenant un énorme seau rempli de coquillages d’eau douce. Pensant qu’il allait les vendre, nous lui demandons. Il éclate de rire : 
escagot kon klor

"Non, je les cuisinerai au piment et à la citronnelle. Et ce soir, on boit avec les frères." 

À Kon Klor, les festins ne manquent jamais. Pas besoin d’occasion spéciale. L’amitié, la famille, et le bon vin de riz suffisent. 

Infos pratiques – Visiter le village de Kon Klor 

  • Localisation : à 2 km du centre-ville de Kon Tum, Vietnam 

  • Ethnie : Bahnar (ethnie majoritaire du village) 

  • À ne pas manquer : la maison rông traditionnelle, les métiers à tisser, les rencontres spontanées 

  • Pont suspendu de Kon Klor : 292 m de long, structure en acier (1993–1994), couleurs rouge-jaune-blanc 

  • Conseil : venir au coucher du soleil pour de superbes reflets sur la rivière Dak Bla 

  • À goûter : vin de riz (rượu cần), plats à base de bambou, escargots poêlés 

  • Langue locale : Bahnar – même les enfants la parlent encore au quotidien 

  • Activité recommandée : check-in sur le pont suspendu, balade dans le village à pied 

maison sur pilotis au village kon klor

Visiter le village de Kon Klor, c’est entrer dans un monde où la modernité n’efface pas les traditions, où l’hospitalité s’apprend en partageant un verre, et où le pont suspendu n’est pas seulement un passage, mais un lien entre passé et avenir. 

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